Tricentenaire de Bandol

Les 300 ans de Bandol

Au début était Bendor, nom d’une baie non habitée, rivage de la Cadière, très bien protégée des vents dominants où les bateaux pouvaient mouiller et appareiller facilement dans le creux du côté de la petite île (Bendor), à l’abri  de la colline. Vers 1600, le site a pris le nom de Bandol quand Henri IV donna la colline de la Motte et les deux îles, Bendor et l’île Rousse aux seigneurs de Boyer (1596), la maison du château fut construite en 1610. Sur ce petit fief les seigneurs de Bandol rêvaient d’avoir un territoire digne de leur richesse et à la hauteur de leur réputation. En 1615, Antoine de Boyer achète les 800 hectares de terre voisine, ce n’est qu’un arrière-fief de la Cadière. En 1688, Catherine de Maurel de Pontevès, femme de François Ier de Boyer de Foresta, et tutrice de François II son fils, fait avancer ce projet; elle demande à Louis XIV la désunion de Bandol avec la Cadière. L’intendant de Provence Lebret donne un avis favorable au placet (1) de Catherine de Maurel. Mais la Cadière qui est le fief des abbés de Saint-Victor refuse.

L’idée fait pourtant son chemin, les arguments sont solides. François II deviendra encore plus riche grâce au privilège de la pêche aux thons et plus puissant en épousant en 1699 Anne-Louise fille de messire Girardin de Vauvré, Intendant Général  des Mers du Levant. On peut dire que le beau-père de François II est le Grand Maître de la Méditerranée. Le rapport Lebret fait son retour dans les négociations avec La Cadière.

D’autre part, un événement fâcheux va apporter de la force aux arguments, c’est le siège de Toulon en 1707 par le duc de Savoie et une coalition anglo-austro-allemande (Louis XIV a toute l’Europe contre lui). Le 1er août, neuf navires anglais de l’amiral Showel viennent d’abord canonner Saint-Nazaire, puis attaquent le fort de Bandol, les Anglais pillent le château, mettent le feu à l’habitation du seigneur et incendient  l’arrière pays.

Après des hésitations et des négociations  ce sont pourtant les consuls de la Cadière qui vont relancer le projet par une assemblée générale des habitants le 9 septembre 1714. Avantages et inconvénients sont minutieusement pesés. Les principales conditions à cette séparation de l’arrière fief de Bandol de celui de la Cadière  sont notées, un accord de principe  est trouvé.

L’enregistrement de ces décisions va être rapide. François II de Boyer de Foresta adresse au Roi Louis XIV une requête pour le détachement du fief. La lettre va  vite monter à Paris et le Conseil d’Etat répond par un arrêt du 8 janvier 1715. L’arrêt revient au Parlement de Provence où il sera signé aussitôt (par les amis du seigneur de Bandol). Ce document représente le détachement authentique du fief de Bandol.

Il reste à rédiger les actes pour la création du fief; ce sera fait le 12 août 1715 et l’acte d’habitation sera signé le  14 août. Il était important  pour un seigneur d’administrer  des habitants, ainsi il pouvait lever des impôts.

Jean Grillon

(1) demande par écrit)

Sources de l’article:  Bandol Deux siècles d’histoire par Lucien Grillon et  Siège de Toulon 1707 par le Dr. Gustave Lambert, p.50. Site: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6539430j

 

Dessiné par Barras de La Penne officier des galères de Marseille

Ce dessin est dans un portulan de la méditerranée fait par B de La Penne. Clic sur image

 

Entre 1612 et 1715: Voilà Bandol en noir et blanc dessiné par Jean Antoine de Barras de La Penne aux services de la Marine de Louis XIV. Sur cette motte au premier plan, habite la riche et puissante famille de Boyer de Foresta. Ce caillou c’est leur fief. En  1615 ils ont acheté le territoire qui est maintenant Bandol, ce n’était qu’un sous fief. Il a fallu 100 ans pour que ce territoire de Bandol soit détaché, devienne le fief du seigneur et voie arriver les premiers Bandolais