Régates de Bandol Dimanche 9 août 1896
Les premières régates connues à Bandol, c’était en 1896. (Clic sur l’image). C’est la Société Nautique de Marseille qui la patronne. Régates à la voile avec des yachts tout gréement (excepté le marconi ou bermudien qui n’était pas répandus), et avec des barques à voile latine.
Le détail des régates est dans une affiche spéciale
Les pêcheurs ont presque tous des barques provençales appelées mourres de pouars. Ce sont des bateaux adaptées à leurs besoins c’est à dire capables de porter le maximum de poids des filets et poissons, et à la navigation sur nos côte de Provence. Elles sont assez larges et très aplaties dans le fond , donc elles tiennent bien la mer et quand le vent force, avancent bien, elles marchent pas trop mal quand il faut rentrer sans tarder vendre le produit de la pêche. Elles sont lourdes, mais sont assez solides pour être tirées régulièrement à terre sur les rondins .
Pour ce métier qui est parfois dangereux, le pêcheur doit être bon marin, et fin barreur. Il doit agir rapidement en cas de coup de vent et rester maître des manoeuvres pour aller se mettre à l’abri ou pour rentrer le plus tôt afin d’être présent sur le marché et vendre le produit de sa pêche. Les pêcheurs deviennent ainsi des fins « voileux ». Inversement les régates ça apprend à manoeuvrer vite et bien, ça permet de connaître les limites des performances de son bateau.
Grand et petit parcours
Les pêcheurs aiment se mesurer entre eux en régates. Dans les années 60, j’ai connu un pêcheur qui avait pratiqué la voile latine. Ils nous donnait des conseils pour les régates avec nos dériveurs en 420.
Dans ces courses, ils ont une catégorie à part, avec un petit parcours de 2 miles seulement.
Les yachts de régates (bien grand mot pour des bateaux qui font moins de 3 tonneaux et mesurent bien moins de 10m de long) sont essentiellement équipés de gréement houari. Ils ont une voile qui monte plus haut que le mât grâce à une corne qui le prolonge. Sur les 2 cartes postales ci contre de Bandol on les reconnait bien.
Régates de voiles latines et houaris
En 1905, c’est la fête à Bandol, c’est la Société des Régates de Bandol nouvellement créée qui organise les régates. Ces régates sont intégrées le lundi 17 juillet à la Grande Fête Locale lors du week-end. Puis régulièrement, les régates à la voile se feront pendant la fête de Bandol. En 1934, le siège de la société sera le Pavillon Flottant. Le nom deviendra Société Nautique de Bandol.
Règlement des régates de 1910
Les animations sur mer seront toujours plus belles.
Bandol-sur- Mer - Jour des Régates
C’est en 1920 qu’apparaissent les bateaux de pêches avec moteur à essence. Le mourre de pouar, était un bon compromis pour la pêche et la voile. Mais avec l’arrivée de la motorisation à essence, les nouvelles barquettes, pointus ou barques marseillaises moins plates, sont mieux adaptées à cette motorisation. Les chantiers provençaux sont peu à peu rachetés par les charpentiers venus d’Italie, dans les années 30. Ils construisaient en Italie la barquette appelée gozzo (prononcer Gotzo).
Le mourre de pouar se raréfie et disparaît presque entre les 2 guerres. Donc nos pointus ressemblent plus à des Gozzi (au pluriel avec un i), qu’à des mourres de pouar. Toutefois un chantier comme Navibac a gardé un style de construction de tradition provençale, la coque est large, très porteuse, et stable pour embarquer confortablement plusieurs personnes.
Notons que le chantier Ruopolo et Gay, célèbre pour la solidité des coques, pour leur portance, et pour leur tenue à la mer, à la demande de certains pêcheurs qui portaient des filets lourds, a adopté en quelque sorte la forme de carène du mourre de pouar. C’est à dire une barque plutôt large, joufflue devant et derrière. Cette carène est moins bonne pour la remontée au vent à la voile.
coupes mourre de pouar et gozzi à scanner