En 1715, y avait-il des pirates à Bandol?

Richelieu crée en 1620 le port de guerre de Toulon. Les pirates ou barbaresques (les arabes d’Alger ou de Tunis) vont alors éviter notre région, et vont évacuer les îles provençales qui  leurs servaient de bases. Les corsaires provençaux vont soit intégrer la Royale soit se tourner vers la flibuste aux Antilles. Là-bas se fait le commerce du bois d’ébène (trafic d’esclaves). Mais dès 1635, Louis XIII libère la course, les corsaires se multiplient à nouveau. Des corsaires provençaux se distinguent dans la guerre de course: Claude de Forbin né en 1656 à Gardanne. Il est jeune marin sur les galères. Il a participé à la flibuste dans les Antilles. Il a bien travaillé  dans des interventions lointaines dans le Siam et avec Jean Bart contre les Hollandais, les Anglais, les Autrichiens. Il est surnommé Forbin le Diable, les barbaresques le craignent , on dit à Alger ou Tunis « mieux vaut rencontrer le diable que le chevalier de Forbin ». En 1724 il intervient encore brillamment en Adriatique contre les Anglais.

Le trafic du bois d’ébène est considéré comme un commerce, avec des vendeurs, des acheteurs ainsi que des transporteurs qui ont des profils de pirates. A Marseille ce commerce n’était pas très rentable, il se faisait surtout avec les navires de Bordeaux et de Nantes.

Citons d’autres corsaires Provençaux: Marseillais Ganteaume et Martin; Toulonnais Portalis, et plus tard: Digne;  Martégaux: Patot; Seynois : Jougla. Ils sont parfois des corsaires non déclarés donc des pirates.

En 1715, la Royale de Louis XIV avait été détruite, les nombreux capitaines Provençaux démunis de vaisseaux de guerre s’étaient convertis en corsaires. Ils ont affrété des bateaux privés et cherché à les rentabiliser par la course et par tout autre moyen du type piraterie.

Conclusion: En 1715, les bateaux pirates ou assimilés existaient sur nos côtes. Ils étaient provençaux et non barbaresques. Et un détail, ils n’avaient pas encore le drapeau noir à tête de mort que les flibustiers sortiront peu après aux Antilles , mais avaient souvent le pavillon blanc de la Royale et il existait aussi le drapeau rouge (pas de quartiers).

Mes sources: Pirates et Barbaresques en Méditerranée par Loup Durand chez  Aubanel 1975 et Wikipédia.